(Extrait) Tu-rare

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Il s’invente au passage des choses,
souvenir des irrédences,
traversées de lignes, ni chaudes, ni froides
dont il ne sait que dire, sinon qu’elles griffent

paresseusement, restituent l’angoisse
et tout à la fois
l’espoir des devenir, vivant, longtemps ici.
Il n’entend que le gémissement des machines
à dérêver le monde.
Il se souvient du lourd moment des oscillations
au balancier implacable
et le cri des rayons qui brûlent silencieusement
tout l’intérieur d’un corps
rêvé différent.

De biais, il avance malgré le sol gelé, les
infractuosités, le temps dégingandé.
Le sentiment de progression demeure
sans faiblir au-delà des évidences,
des versements catastrophiques.
Il abomine l’idée du désespoir et tient
par force au geste d’exister.

Les poupées de temps assoiffées tourbillonnent
dans son ventre. Les tempes descendent plus bas
vers les tripes d’or et se tournent les pouces
avant la torture intérieure du cheminement
des viscères qui lacèrent. La tête n’y est plus
hachée s’attend à tout surtout à être déprise
ne maîtrise rien
cela se passe ailleurs.

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